Maison d’arrêt de Strasbourg : urgence et conditions de détention

Après une visite en 2009, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté a diligenté une nouvelle visite de la Maison d’arrêt de Strasbourg, qui s’est tenue du 9 au 13 mars 2015.

A l’issue de cette visite, le Contrôleur a publié des recommandations en urgence.

Parmi les constatations effectuées, le Contrôleur relate  :

  • Qu’un détenu a subi un viol et a été frappé après qu’un surveillant gradé a évoqué devant le codétenu de l’intéressé les accusations qu’il portait contre lui. Selon le CGLPL, la victime s’était confiée au service médico-psychiatrique régional de l’établissement et leur avait déclaré être impliquée malgré elle dans un trafic de produits stupéfiants et de téléphones mobiles, subir des violences de la part de son codétenu et craindre pour son intégrité physique. Plutôt que de suivre la recommandation du médecin qui indiquait l’urgence à procéder à un changement de cellule, le gradé aurait révélé de facto ces accusations au codétenu visé en en discutant ouvertement dans leur cellule ;
  • L’état de saleté de la prison, la présence de rongeurs, la dégradation des sanitaires, la moisissure, le froid ;
  • Que des caméras de vidéosurveillance ont été installées dans des locaux où se déroulent les activités médicales du service de psychiatrie ;
  • la violation manifeste de la confidentialité des correspondances entre les personnes détenues et le CGLPL ;
  • La défaillance de l’encadrement du personnel de détention : provocations de la part des surveillants, tutoiement ;
  • La possible passivité des surveillants face aux violences entre détenus et participation active de certains agents à des trafics illicites, sans que cette allégation qui semble récurrente n’ait donné lieu à des mesures de contrôle propres à l’infirmer ou à la confirmer…

Sources :  Recommandations du 13 avril 2015 – Rapport de 2009